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L’intérim digital désigne une agence qui opère à 100% via des outils en ligne, sans avoir pignon sur rue. Elle s’oppose à l’agence intérim traditionnelle, constituée en réseau régional ou national, comme le groupe Adecco ou Manpower.
Ces nouvelles entreprises se sont multipliées depuis 2015 et prennent une part croissante du marché du travail temporaire en France. Estimée à 2,5% en 2020, une récente étude Xerfi la voit monter à 7,5% en 2023, soit près de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé.
Même certaines agences intérim classiques s’y mettent, en créant des offres 100% numériques, ce qui fait nécessairement converger le marché du travail temporaire vers une digitalisation forte. Comment celle-ci se matérialise-t-elle ? Comment va-t-elle évoluer ? Décryptage dans cet article.
Depuis près de 10 ans, l’évolution des usages vers plus de digital se fait clairement ressentir dans le marché de l'intérim. D’après Pôle Emploi, ce sont 9 candidats sur 10 qui consultent leur smartphone pour trouver des offres. Les sites d’emploi en ligne (les jobboards) se sont multipliés avec succès : Indeed, RegionsJob, Météojob, … Les évolutions technologiques, initiées par les start-ups, permettent de signer son contrat, déclarer ses heures de travail, ou recevoir sa paie directement depuis son téléphone.
Même sur des populations ou des métiers supposés plus traditionnels, le digital est devenu un moyen inéluctable de gérer ses missions intérim.
Côté entreprises, même combat. Les managers et DRH sont à la recherche de solutions plus flexibles pour gérer le processus de recrutement, qu’il s’agisse de contrats cdd, cdi ou intérim. Ils ont commencé à recourir à des outils SaaS depuis des années pour leur gestion administrative, financière ou commerciale, il est désormais logique pour eux de passer sur des solutions d’intérim digital.
L’apparition de nouvelles solutions dématérialisées ne date donc pas d’hier. Néanmoins, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a nettement accéléré le déploiement de ces offres chez l’ensemble des acteurs du recrutement, et notamment de l'intérim.
Avant 2020, il pouvait y avoir des réticents, ou des secteurs moins sensibles que d’autres, comme le BTP par exemple. Désormais, tout le monde est dans le même bateau. Les contraintes de fermetures et de gestes barrières ont obligé les parties prenantes (candidats, entreprises, agences d’intérim) à basculer sur des méthodes de recrutement en ligne, pour continuer de fonctionner convenablement. Les confinements successifs ont achevé d’ancrer ces nouvelles manières de faire dans les comportements, quelles que soient les générations et les activités.
Depuis 2020, nous sommes rentrés par la force des choses dans une digitalisation globale du marché, réaffirmée par Xerfi. Cela étant dit, les niveaux de transformation digitale restent très disparates.
Tout le monde ne perçoit pas le digital de la même manière. On peut distinguer deux grands niveaux.
Le premier consiste simplement à transposer les méthodes de recrutement traditionnelles au numérique, pour gagner du temps d’un point de vue administratif : signature électronique du contrat, bulletin de paie en ligne, espace personnel accessible à distance… C’est un début, c’est ce que font la majorité des agences intérim, mais c’est partiel.
Le second niveau consiste à repenser l’ensemble des processus de recrutement par le prisme du digital, pour booster la qualité de service et l’expérience candidat. Par exemple chez Side, au lieu de sourcer les candidats via des cvthèques en ligne, nous utilisons les nouvelles technologies du big data pour connaître notre vivier de candidats avec précision, activer uniquement les profils pertinents pour la mission temporaire en question, voire les laisser se positionner eux-mêmes lorsqu’ils sont intéressés. Leur expérience et notre temps de réactivité s’en trouvent largement améliorés.
Il faut donc faire attention avec les notions de digital ou d’intelligence artificielle prônées en façade par certains. En réalité, les expériences de recrutement proposées peuvent varier très fortement selon le niveau de maturité de l’entreprise ou de l’agence intérim.
Certes, les usages évoluent, les technologies se développent (plus ou moins vite), mais il est bien un secteur qui résiste aux sirènes du tout digital, c’est les ressources humaines. Pour une raison simple : nous sommes dans l’humain, sur des métiers variés, complexes, avec une culture propre à chaque entreprise. Par conséquent, les modèles d’intérim en ligne qualitatifs doivent également s’appuyer sur un accompagnement humain de proximité.
Chacun a sa propre stratégie. Chez Side, nous avons des équipes spécifiquement formées sur le marché du travail temporaire, disponibles 7 jours sur 7. Toutes nos entreprises clientes et nos candidats intérimaires bénéficient d’un chargé de compte dédié, qui peut suivre leur évolution sur la plateforme et apporter des conseils personnalisés. La notion d’agent de recrutement se retrouve donc sous une nouvelle forme. Chez d’autres acteurs ”pure players”, des agences physiques restent ouvertes à Paris et dans toutes les grandes villes de France.
À terme, on risque d’assister à une convergence des modèles de recrutement traditionnels et numériques. Les offres de demain seront hybrides, capables de trouver le bon équilibre entre humain et digital, pour garantir une qualité de service et une expérience de recrutement optimales.
