En 5 ans, de nouveaux acteurs se sont créés une place dans le paysage de l'emploi en France : les pure players de l'intérim digital. Ils représentent une part de plus en plus importante du marché. D'après l'étude XERFI sur l'hypercroissance de ce secteur, ils devraient représenter 4,5% à 7,5% du chiffre d'affaires de la filière travail temporaire en 2023.
Pour autant, tous les recrutements ne vont pas se faire via des machines. L'humain a encore un rôle prépondérant à jouer dans ces services. Regardons donc ce qui se cache derrière ces nouvelles plateformes.
Pour commencer, il est important de distinguer les sites d'offres d'emploi en ligne et les plateformes digitalisées. Ce sont deux positionnements complètement différents. Sur le premier, les entreprises postent des annonces pour récolter des candidatures qu'elles vont analyser, filtrer, interviewer, puis qu'elles vont gérer en direct d'un point de vue administratif. Sur le second, ils délèguent la sélection et la gestion des profils à un tiers, qui agit comme agence et qui salarie les candidats. Le premier est donc un portail emploi, le second est un employeur à part entière.
La vraie nouveauté des dernières années concerne surtout ces agences numériques, car les "job boards" se sont déjà fait une place depuis un moment, avec par exemple Indeed ou Monster. L'innovation tient à la manière d'opérer de ces acteurs, qui n'ont pas de présence physique, avec pignon sur rue, comme c'est le cas traditionnellement. Ils opèrent à 100% via des outils web, ce qui les rend accessibles 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
Est-ce que cela signifie que l'humain disparaît ? Certainement pas. On reste dans le monde des RH et du service, avec des demandes de clients aussi variées que complexes, avec des enjeux d'accompagnement des travailleurs. Derrière les interfaces, on retrouve des équipes et des métiers typiques : recruteur, commercial, chargé.e de compte, chargé.e de paie, comptable... C'est leur manière de faire qui change. La technologie est là pour les aider, leur faire gagner en pertinence de matching, leur faire économiser du temps, mais elle ne les remplace pas. Le modèle dominant de demain est probablement hybride.
Quel que soit le prestataire choisi, la question principale à laquelle les DRH veulent répondre est : comment avoir les meilleurs CV pour tel poste ? C'est justement pour cette raison que les nouveaux acteurs digitaux sont plébiscités.
Aujourd'hui, il n'est pas compliqué d'obtenir un grand volume de CV. La recherche est difficile parce qu'il faut s'y retrouver parmi toutes les options et informations disponibles. Une solution est de s'appuyer sur le traitement des données structurées et sur un intermédiaire qui le fait pour vous. Le fait d'avoir des algorithmes pour agréger des données d'expérience, de compétence, de localisation géographique, ou encore de certifications, permet d'identifier en instantané les personnes les plus pertinentes pour un besoin précis.
Du côté des candidats, il y a logiquement une tendance à postuler de plus en plus sur ces nouveaux outils. Ils jouissent d'une marque attractive, de processus plus légers qu'avant, de programmes de fidélité qui incitent à rester dans la durée. Leur réflexe se porte donc sur le mobile. Pôle Emploi annonçait en 2020 qu'environ 90% de leur base passait par internet pour leur recherche emploi. Utiliser ces canaux est un moyen puissant de s'ouvrir à la population étudiante, aux jeunes diplômés et actifs de demain. De la même manière que la publicité s'est fortement transformée en 10 ans avec les réseaux sociaux, le recrutement est en train de se refondre complètement. Cela s'applique au recrutement en intérim, CDD ou CDI, pour les cadres et non-cadres.
D'abord, comme nous l'avons vu précédemment, la qualité du sourcing est souvent mise en avant. Le personnel proposé donne satisfaction dans plus de 90% des cas en moyenne. De plus, votre mission intérim peut déboucher sur une embauche, si tous les voyants sont au vert.
Ensuite la réactivité est appréciable. L'interface est en effet disponible en permanence, même les soirs et weekend, ce qui permet de publier des demandes en autonomie et d'obtenir un retour rapidement.
Le soin apporté au design et à l'expérience utilisateur permet d'offrir de la visibilité sur les flux : quelles annonces en cours, quelle offre pourvue, qui est recruté, quelles factures ont été payées. Il n'y a pas de flou, d'informations perdues dans les échanges d'email et de téléphone.
Enfin, les entreprises gagnent en justesse administrative. Il peut y avoir beaucoup d'imprécisions sur les contrats, les fiches de paie, ou les relevés d'heures dans ce milieu, car les conventions collectives sont spécifiques à chacun, les erreurs humaines peuvent interférer. À l'inverse, une machine ne fait pas d'erreur sur les calculs, ce qui a l'avantage de libérer du temps aux équipes, pour se concentrer en priorité sur le terrain, l'activité et le conseil.
Ces atouts jouent forcément en faveur des nouvelles plateformes de travail. Néanmoins, ce serait une erreur de se lancer sur du digital au seul motif que c'est à la mode. Le numérique est loin de savoir tout faire. L'humain a un rôle essentiel et les "digitalisés" y recourent fortement pour bien accompagner leurs utilisateurs. La différence entre les acteurs du marché va donc se faire aussi bien sur leur service en ligne, que sur leur suivi individualisé. C'est un modèle hybride qui semble faire l'unanimité.
Cela reflète le modèle de société auquel on croit : est ce qu'on veut faire confiance à une machine à 100%, ou est ce qu'on souhaite développer des relations directes et particulières ? C’est à chacun de faire son choix.