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Absentéisme au travail : comment y remédier dans mon entreprise ?

L'absentéisme concerne de nombreuses entreprises à un moment ou un autre de leur développement. Lorsque l'absentéisme touche votre entreprise, il est important d'identifier les facteurs qui ont pu déclencher l'absence d'un collaborateur avant de pouvoir agir dessus.

C'est quoi l'absentéisme au travail ?

L'absentéisme au travail se caractérise par l'absence inattendue et non planifiée d'un salarié à son poste de travail.

Les absences pour maladies

Le plus souvent, ces absences sont justifiées par un certificat médical. Dans de nombreux cas, cette catégorie représente la plus forte proportion des absences. Courtes (moins de 10 jours) ou plus longues, elles perturbent fortement le fonctionnement de l’entreprise.

Les accidents du travail (et de trajet)

Les absences consécutives à un accident du travail sont le prototype de l’absence involontaire, imposée par un événement grave et subi. Dans certains secteurs industriels (BTP, métallurgie, transports, collecte des ordures, etc.) les accidents de travail peuvent représenter un nombre de jours conséquents d’absences. Il est donc nécessaire d’en tenir le compte d’autant que des actions sur les conditions de travail (connaissances des règles de sécurité, remontée et analyse des incidents par le CHSCT) peuvent infléchir la progression de ce type d’absences.

Les maladies professionnelles

Avant de conduire à un licenciement éventuel (pour inaptitudes), les pathologies dont l’origine est professionnelle se traduisent par des restrictions et des journées d’absence. C’est notamment le cas avec les Troubles Musculo Squelletiques. Cette catégorie de pathologies trouve son origine dans différents facteurs : organisation du travail (gestes répétitifs et/ou à forte contrainte), ports de charges lourdes, efforts prolongés, exposition au bruit ou à des produits chimiques, etc. Il est important pour l’entreprise d’en suivre l’évolution, d’autant que les jours d’arrêts maladie sont ici le signe précurseur de problèmes plus profonds (absences répétées et longues, voire licenciements pour inaptitudes).

Les absences injustifiées

Ce type d’absences est souvent de courte durée. Le manque de justification entraîne le plus souvent des sanctions pour les salariés qui ne sont pas en mesure de motiver les raisons de leurs absences au travail (non-paiement des journées d’absence, pertes de primes, sanctions disciplinaires, etc.). Ce type d’absence traduit également une relation problématique des salariés avec l’entreprise : insatisfaction latente à l’égard des conditions d’emploi, fatigue, manque de motivation, non-respect des règles de prévenance, etc. C’est un témoin du climat social général dans l’entreprise.

Certaines absences ne sont pas de l'absentéisme, et ne sont donc pas comptabilisées comme telles. C'est le cas des congés payés, des congés maternités, des congés formation, etc.

Comment calcule t-on le taux d'absentéisme ?

Pour pouvoir agir sur l'absentéisme, encore faut-il pouvoir le mesurer. C'est justement l'objet du taux d'absentéisme qui se calcule sous la forme d'un rapport entre les effectifs prévus (en théorie) et les effectifs présents.

Taux d'absentéisme = Nb jours absences / Nb de jours théoriques

Mettons que vous avez 10 salariés dans votre entreprise et que durant le mois de juillet vous avez 4 absences :

  • une absence de 3 jours
  • une absence de 1 jour
  • 2 absences de 5 jours

Soit un total de 14 jours d'absence pour un nombre de jours théoriques égal à 210 (21 jours ouvrés x 10 salariés). Le taux d'absentéisme du mois de juillet est alors égal à 6,7% (14/210).

Une fois le calcul intégré, nous vous conseillons de suivre l'évolution du taux d'absentéisme d'un mois ou d'une année sur l'autre afin de suivre les variations dans le temps. Cet indicateur est un témoin de l'état de santé de votre entreprise et peut donc vous servir de moyen d'alerte. Un taux d'absentéisme qui s'emballe doit vous alerter pour que vous puissiez agir à temps.

Quelles sont les causes de l'absentéisme au travail ?

Les causes de l'absentéisme sont nombreuses. Les conditions de travail jouent souvent un rôle dans le processus qui conduit un salarié à s'absenter, tout comme les exigences de travail qui peuvent générer des pressions parfois mal vécues par les salariés.

Le rôle des conditions de travail

Les conditions de travail sont le critère auquel on pense le moins spontanément pour expliquer l’absentéisme. Pourtant, dans de nombreuses situations, une relation directe peut être établie entre les caractéristiques du travail et l’état de santé du personnel : port de charges lourdes, risques liés à la circulation (chauffeurs-livreurs), travail à l’extérieur, pressions temporelles, stress, etc.

L'engagement et le désengagement au travail

Les causes de l’absentéisme ne résident pas seulement dans le constat de problèmes de santé ou d’un empêchement impératif de tenir le poste de travail. L’absentéisme peut aussi être la conséquence d’une difficulté d’engagement au travail.

L’engagement au travail peut être traduit par « le degré selon lequel une personne perçoit son travail comme étant une partie importante de sa vie et de son identité, grâce aux opportunités qu’il offre de satisfaire des besoins importants » . On parle aussi plus simplement d’implication dans le travail. Cette notion met l’accent sur ce que la personne investit dans son travail ou son organisation, sur le rapport réciproque qui lie une personne avec une situation de travail et son employeur.

La conciliation vie personnelle et vie professionnelle

Le contexte de travail ne peut expliquer à lui seul la totalité des situations d’absentéisme. La vie hors travail et ses aléas jouent aussi un rôle non négligeable dans la survenue de l’absentéisme, que ce soit pour des raisons ponctuelles (l’absentéisme court lié à des petits problèmes de santé…) ou bien récurrentes comme pour des problèmes de garde d’enfants, par exemple. Il n’y a pas de frontière étanche entre la vie personnelle et professionnelle.

Les problèmes de transport entre le domicile et le travail (grande distance, manque de transports collectifs, etc.), peuvent se traduire par des absences. Il est aussi possible d’évoquer les heures d’ouverture des crèches ou des services publics. Dans certains cas, ces horaires peuvent ne pas coïncider avec les exigences du travail (par exemple, les horaires décalés ou fractionnés, comme pour les caissières de la grande distribution).

Quelles sont les conséquences de l'absentéisme au travail ?

L'absentéisme perturbe votre organisation et est très coûteuse : remplacement en dernière minute d'un salarié, retard dans vos livraisons, qualité du service qui se dégrade, etc.

Par ailleurs, on sait maintenant que l'absence des uns se répercute sur les autres : charge de travail supplémentaire, difficulté à prendre des congés. En d'autres termes, un absentéisme trop élevé peut contribuer à miner la cohésion des équipes de travail.

Comment remédier à l'absentéisme dans mon entreprise ?

Une fois l'absentéisme défini, mesuré et décortiqué, il est temps de passer à l'action. On distingue deux types d'action : l'action corrective et l'action préventive.

Comment corriger le problème de l'absentéisme ?

Dans le premier cas, il s’agit de corriger une tendance jugée néfaste à la bonne santé des salariés en mettant en place des mesures dont l’impact doit être évalué sur le court terme.

Il n'y a pas de recette miracle contre l'absentéisme mais voici quelques leviers d'action immédiatement mobilisables :

  1. Le rappel des règles : que ce soit dans le règlement intérieur, dans la convention collective, ou bien dans la culture de l’organisation, une série de règles et d’usages sont en vigueur dans l’entreprise. La première des règles à promouvoir concerne l’attitude à l’égard des absences : un certain laisser-faire organisationnel favorise l’absentéisme. S’il est indifférent que des salariés s’absentent, il ne faut pas s’étonner que le personnel déserte les ateliers ou les bureaux. Il est alors important de rappeler que l’absentéisme comporte des incidences diverses pour le salarié et l’entreprise.
  1. L'entretien individuel : c'est un des moyens qui permet de favoriser le dialogue sur la question de l'absentéisme entre le manager et le salarié. L’entretien de retour doit permettre de mieux cerner les motivations de l’absentéisme et de préparer le retour du salarié au sein des équipes.
  1. Les contre-visites médicales : une entreprise peut s'offrir les services d’un prestataire médical chargé de vérifier le bien-fondé de l’arrêt maladie d’un salarié. Cette possibilité est ouverte dès le premier jour où l’employeur verse un complément de salaire. Attention, il s'agit d'un dispositif relativement intrusif qui ne doit pas être manié à la légère puisqu'il n'aide pas à développer un climat propice au dialogue dans l'entreprise.
  1. Les primes d'assiduité : les incitations sous formes de primes sont un moyen fréquemment utilisé pour tenter de réduire l’absentéisme en bonifiant le salaire pour les salariés dont la présence est assurée.

Comment prévenir l'absentéisme ?

Dans le second cas, il s’agit avant tout d’éviter un approfondissement du problème ou viser sa résorption à plus long terme.

  1. L'organisation du travail : elle conditionne étroitement la qualité de vie au travail des salariés (horaires flexibles, travail en équipe, définition du rôle de chacun, ouverture au télétravail, etc).
  1. Construire des perspectives professionnelles : l’engagement au travail des salariés repose sur l’existence de perspectives professionnelles claires et relativement stables.
  1. Faire preuve de reconnaissance : le désengagement au travail peut être le symptôme d’un manque de reconnaissance.
  1. Concilier la vie personnelle et la vie professionnelle : les salariés réclament aussi du temps libre pour les activités personnelles ou familiales. Il devient alors nécessaire, pour l’entreprise, d’assurer une meilleure conciliation entre les temps productifs et le temps hors travail.
  1. Prévenir des pathologies professionnelles : c’est aussi par la prévention des risques sur la santé que l’on peut diminuer l’absentéisme, en aménageant par exemple les postes de travail ou en améliorant les conditions de travail.
  1. Prévenir de l'usure liée à l'âge : des actions spécifiques envers les salariés plus âgés peuvent être développées afin de les maintenir activement en emploi : formation, adaptation des postes et de l’organisation du travail, développement du tutorat, etc. L'objectif étant que les salariés avançant en âge ne se sentent pas "mis sur la touche" ou mis en concurrence avec de jeunes recrues mieux formées.

Le plus souvent, l'action corrective et l'action préventive se combinent ; agir tout de suite, par petites touches est une nécessité parfois pressante ; mettre en place une démarche sur le long terme demeure souvent un choix incontournable face à un taux d’absentéisme qui reste obstinément élevé.

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