L'absentéisme concerne de nombreuses entreprises à un moment ou un autre de leur développement. Lorsque l'absentéisme touche votre entreprise, il est important d'identifier les facteurs qui ont pu déclencher l'absence d'un collaborateur avant de pouvoir agir dessus.
L'absentéisme au travail se caractérise par l'absence inattendue et non planifiée d'un salarié à son poste de travail.
Le plus souvent, ces absences sont justifiées par un certificat médical. Dans de nombreux cas, cette catégorie représente la plus forte proportion des absences. Courtes (moins de 10 jours) ou plus longues, elles perturbent fortement le fonctionnement de l’entreprise.
Les absences consécutives à un accident du travail sont le prototype de l’absence involontaire, imposée par un événement grave et subi. Dans certains secteurs industriels (BTP, métallurgie, transports, collecte des ordures, etc.) les accidents de travail peuvent représenter un nombre de jours conséquents d’absences. Il est donc nécessaire d’en tenir le compte d’autant que des actions sur les conditions de travail (connaissances des règles de sécurité, remontée et analyse des incidents par le CHSCT) peuvent infléchir la progression de ce type d’absences.
Avant de conduire à un licenciement éventuel (pour inaptitudes), les pathologies dont l’origine est professionnelle se traduisent par des restrictions et des journées d’absence. C’est notamment le cas avec les Troubles Musculo Squelletiques. Cette catégorie de pathologies trouve son origine dans différents facteurs : organisation du travail (gestes répétitifs et/ou à forte contrainte), ports de charges lourdes, efforts prolongés, exposition au bruit ou à des produits chimiques, etc. Il est important pour l’entreprise d’en suivre l’évolution, d’autant que les jours d’arrêts maladie sont ici le signe précurseur de problèmes plus profonds (absences répétées et longues, voire licenciements pour inaptitudes).
Ce type d’absences est souvent de courte durée. Le manque de justification entraîne le plus souvent des sanctions pour les salariés qui ne sont pas en mesure de motiver les raisons de leurs absences au travail (non-paiement des journées d’absence, pertes de primes, sanctions disciplinaires, etc.). Ce type d’absence traduit également une relation problématique des salariés avec l’entreprise : insatisfaction latente à l’égard des conditions d’emploi, fatigue, manque de motivation, non-respect des règles de prévenance, etc. C’est un témoin du climat social général dans l’entreprise.
Certaines absences ne sont pas de l'absentéisme, et ne sont donc pas comptabilisées comme telles. C'est le cas des congés payés, des congés maternités, des congés formation, etc.
Pour pouvoir agir sur l'absentéisme, encore faut-il pouvoir le mesurer. C'est justement l'objet du taux d'absentéisme qui se calcule sous la forme d'un rapport entre les effectifs prévus (en théorie) et les effectifs présents.
Taux d'absentéisme = Nb jours absences / Nb de jours théoriques
Mettons que vous avez 10 salariés dans votre entreprise et que durant le mois de juillet vous avez 4 absences :
Soit un total de 14 jours d'absence pour un nombre de jours théoriques égal à 210 (21 jours ouvrés x 10 salariés). Le taux d'absentéisme du mois de juillet est alors égal à 6,7% (14/210).
Une fois le calcul intégré, nous vous conseillons de suivre l'évolution du taux d'absentéisme d'un mois ou d'une année sur l'autre afin de suivre les variations dans le temps. Cet indicateur est un témoin de l'état de santé de votre entreprise et peut donc vous servir de moyen d'alerte. Un taux d'absentéisme qui s'emballe doit vous alerter pour que vous puissiez agir à temps.
Les causes de l'absentéisme sont nombreuses. Les conditions de travail jouent souvent un rôle dans le processus qui conduit un salarié à s'absenter, tout comme les exigences de travail qui peuvent générer des pressions parfois mal vécues par les salariés.
Les conditions de travail sont le critère auquel on pense le moins spontanément pour expliquer l’absentéisme. Pourtant, dans de nombreuses situations, une relation directe peut être établie entre les caractéristiques du travail et l’état de santé du personnel : port de charges lourdes, risques liés à la circulation (chauffeurs-livreurs), travail à l’extérieur, pressions temporelles, stress, etc.
Les causes de l’absentéisme ne résident pas seulement dans le constat de problèmes de santé ou d’un empêchement impératif de tenir le poste de travail. L’absentéisme peut aussi être la conséquence d’une difficulté d’engagement au travail.
L’engagement au travail peut être traduit par « le degré selon lequel une personne perçoit son travail comme étant une partie importante de sa vie et de son identité, grâce aux opportunités qu’il offre de satisfaire des besoins importants » . On parle aussi plus simplement d’implication dans le travail. Cette notion met l’accent sur ce que la personne investit dans son travail ou son organisation, sur le rapport réciproque qui lie une personne avec une situation de travail et son employeur.
Le contexte de travail ne peut expliquer à lui seul la totalité des situations d’absentéisme. La vie hors travail et ses aléas jouent aussi un rôle non négligeable dans la survenue de l’absentéisme, que ce soit pour des raisons ponctuelles (l’absentéisme court lié à des petits problèmes de santé…) ou bien récurrentes comme pour des problèmes de garde d’enfants, par exemple. Il n’y a pas de frontière étanche entre la vie personnelle et professionnelle.
Les problèmes de transport entre le domicile et le travail (grande distance, manque de transports collectifs, etc.), peuvent se traduire par des absences. Il est aussi possible d’évoquer les heures d’ouverture des crèches ou des services publics. Dans certains cas, ces horaires peuvent ne pas coïncider avec les exigences du travail (par exemple, les horaires décalés ou fractionnés, comme pour les caissières de la grande distribution).
L'absentéisme perturbe votre organisation et est très coûteuse : remplacement en dernière minute d'un salarié, retard dans vos livraisons, qualité du service qui se dégrade, etc.
Par ailleurs, on sait maintenant que l'absence des uns se répercute sur les autres : charge de travail supplémentaire, difficulté à prendre des congés. En d'autres termes, un absentéisme trop élevé peut contribuer à miner la cohésion des équipes de travail.
Une fois l'absentéisme défini, mesuré et décortiqué, il est temps de passer à l'action. On distingue deux types d'action : l'action corrective et l'action préventive.
Dans le premier cas, il s’agit de corriger une tendance jugée néfaste à la bonne santé des salariés en mettant en place des mesures dont l’impact doit être évalué sur le court terme.
Il n'y a pas de recette miracle contre l'absentéisme mais voici quelques leviers d'action immédiatement mobilisables :
Dans le second cas, il s’agit avant tout d’éviter un approfondissement du problème ou viser sa résorption à plus long terme.
Le plus souvent, l'action corrective et l'action préventive se combinent ; agir tout de suite, par petites touches est une nécessité parfois pressante ; mettre en place une démarche sur le long terme demeure souvent un choix incontournable face à un taux d’absentéisme qui reste obstinément élevé.